Hommage à Monsieur Jean TISSOT

Nous étions quelques membres de l’APEIS à assister jeudi dernier, à Sens, aux obsèques de celui qui fut le second président de l’APEIS : Jean Tissot. Au cours de la cérémonie, je lui ai rendu hommage pour exprimer, au nom de l’APEIS, respect et reconnaissance. Pour celles et ceux qui l’ont connu, l’annonce de son décès a fait remonter de beaux souvenirs liés à notre association et susciter des pensées reconnaissantes.

Jean Tissot rejoignit en 1970 le fondateur de l’APEIS, M. Jean Lanne. Ildevint secrétaire adjoint en 1972, puis vice-président trois ans plus tard. Il futun acteur efficace dans la création de ‘IMP (ouvert en 1976) relayé ensuite
par l’IMpro à Sainte Béate (inauguré en 1985). Il œuvra pour faire construire sur le site une piscine couverte (toujours utilisée de nos jours) et installer un manège pour chevaux, participant aux réunions de chantiers. Il assista le président dans ses démarches pour le don d’un terrain par la ville de Sens, pour l’obtention de prêts sans intérêt, de dons et de subventions.

En 1986, M. Tissot succède à M. Lanne pour mener à bien l’ouverture d’un foyer occupationnel mixte. Pour mieux assumer sa tâche à laquelle il se dévoue, il abandonne le poste qu’il occupait depuis plusieurs années au sein de la Commission Départementale de l’Education Spéciale. Dès lors, il fut de tous les combats : démarches auprès des financeurs, appels à des dons, manifestations à Paris pour des droits sociaux en faveur des PH et aussi des salariés qui les accompagnent. Il initia et suivit toutes les avancées pour faire croitre l’association, promouvant plusieurs chantiers (extension de l’IME, construction des foyers des Chênes Bertin puis des Courlis, extension des Courlis rue des Rosiers), créant un Service d’Enfants et d’Adolescents Polyhandicapés, lançant le projet de la MAS dès 1996. Il faut aussi souligner son souci, en qualité de gestionnaire, que les salariés travaillent dans de
bonnes conditions et une ambiance agréable, qu’ils participent à des actions bénévoles initiées pour améliorer la qualité de vie des usagers ; sa disponibilité auprès des parents et son attention à ce qu’ils soient informés et rassurés, ses efforts pour les intéresser aux actions de l’APEIS. M. Tissot savait mobiliser les uns et les autres, et on se souvient de ce beau moment de rencontre festive et amicale que fut notre kermesse annuelle jusqu’au début des années 2000.

Parallèlement à ce militantisme exemplaire, Monsieur Tissot s’occupait de sa famille – dont un de ses fils, Christian, actuellement aux Chênes Bertin , et enseignait au lycée technique de Sens (jusqu’en 1992). En mai 2003, il passait le témoin à M. Bocquet.

A son épouse, qui œuvra tant à ses côtés pour faire réussir ses projets (je citerai seulement son engagement dans la campagne de Noël pour récolter des fonds conséquents) et à ses enfants, l’APEIS adresse ses condoléances et exprime son sentiment de considération pour leur mari et père.

Un Grand Monsieur nous a quittés : un homme de conviction, un tempérament tenace, une âme généreuse. Il a été un président attentif et dévoué, patient et persévérant, efficace et discret. Il restera un modèle de militantisme dénué de tout ego et de tout intérêt personnel. Faisons nôtre sa devise : « ne laisser personne sur le bord du chemin », et conservons son adage : « cent fois sur le métier, remets ton ouvrage ».

D’un poème de Simone Weill que lut un de ses petits-fils, je retiens ces vers :
Il restera de toi ce que tu as donné.
Ce que tu as donné, en d’autres fleurira.
Il restera de toi ce que tu as offert.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé, en d’autres germera.

Au revoir Monsieur Tissot. Adieu, Jean.

Véronique Alemany
Présidente de l’APEIS